Valeur de l’usufruit et la nue-propriété (article 669 CGI)

août 31, 2025
écrit par thomas Morel

Passionné d'immobilier, je t'aide à investir et à faire les bons choix dès le premier achat.

Transmettre un patrimoine immobilier en conservant certains droits sur ses biens est un casse-tête pour beaucoup. On navigue entre succession, donation, et parfois vente, en jonglant avec des notions techniques comme l’usufruit et la nue-propriété. La clé pour réussir cette opération ? Comprendre comment le fisc évalue ces deux parts.

L’article 669 du Code Général des Impôts (CGI) impose un barème strict qui détermine la valeur fiscale de l’usufruit et de la nue-propriété, en fonction de l’âge de l’usufruitier. Un mécanisme qui n’est pas seulement théorique, car il impacte directement les droits de mutation et donc votre portefeuille.

Alors, derrière ces pourcentages complexes se cachent des enjeux concrets : économie d’impôts, transmission optimisée, gestion patrimoniale agile et sécurisée. Le sujet vaut le détour, surtout quand on sait que cette réglementation, en place depuis 2004 et réajustée régulièrement, irrigue autant les dossiers des notaires de France que les stratégies des experts & partenaires en gestion de patrimoine. Vous verrez ici comment le calcul s’applique en pratique, comment éviter les pièges les plus courants grâce à des exemples concrets et pourquoi ce cadre juridique ne se limite pas à un simple outil fiscal mais doit être manié avec rigueur et discernement.

Le Recap

  • L’usufruit et la nue-propriété se valorisent selon l’âge de l’usufruitier, avec un barème légal imposé.
  • Le barème fiscal de l’article 669 du CGI s’applique systématiquement pour le calcul des droits de mutation.
  • Le démembrement peut être viager ou temporaire, chaque régime ayant son propre mode d’évaluation.
  • Les stratégies patrimoniales autour du démembrement sont puissantes mais nécessitent un conseil expert.
  • Malgré la simplicité apparente du barème, des effets de seuil et des nuances doivent être attentivement pris en compte.

Les fondamentaux du démembrement : comprendre la séparation des droits et ses enjeux pratiques

Le démembrement de propriété, à première vue, est un concept parfois flou, qui divise la propriété d’un bien entre plusieurs acteurs. Mais en creusant un peu, on s’aperçoit qu’il s’agit surtout d’une solution intelligemment construite pour adapter la gestion patrimoniale aux réalités familiales et financières. En gros : au lieu de transmettre un bien en pleine propriété – c’est-à-dire avec tous les droits confondus – on sépare les trois attributs essentiels de la propriété. Ces droits sont l’usus (le droit d’utiliser le bien), le fructus (le droit d’en percevoir les revenus) et l’abusus (le droit de le vendre, de le transformer, ou de le donner). L’usufruitier récupère l’usus et le fructus, ce qui lui permet d’habiter dans l’appartement ou de le louer, tandis que le nu-propriétaire bénéficie uniquement de l’abusus, c’est-à-dire la maitrise juridique du bien sans droit d’usage ni de perception des fruits.

Ce partage est fascinant à observer dans la vie réelle. Par exemple, prenons le cas de Mme Durand, usufruitière d’une maison dans le Var, tandis que ses deux enfants sont nus-propriétaires. Mme Durand y réside encore et paie les charges courantes, la taxe foncière et d’habitation, mais elle ne peut ni vendre la maison ni en modifier la structure. Ce schéma garantit à ses enfants une transmission en douceur, tandis qu’elle conserve l’usage jusqu’à son décès ou une échéance définie.

Évidemment, chaque acteur supporte des responsabilités distinctes. L’usufruitier assume principalement les dépenses d’entretien courant – menus travaux, nettoyage, taxes courantes –, tandis que le nu-propriétaire doit prendre en charge les réparations lourdes comme définies à l’article 606 du Code civil (toiture, murs porteurs). Ce découpage des obligations conditionne souvent le choix de la stratégie patrimoniale. Alors, qui supporte quoi ? Une question cruciale à laquelle bon nombre de ménages et même de conseillers bancaires doivent être attentifs !

Pour ceux qui souhaitent approfondir, le sujet est régulièrement traité par des experts comme ceux de Fiducial ou des Publications Lefebvre Dalloz. L’investissement dans la compréhension de cette architecture juridique est un passage obligé pour tous ceux qui veulent maîtriser leur avenir financier, en lien avec la Société Générale Private Banking ou BNP Paribas Wealth Management qui accompagnent souvent leurs clients sur ce volet précis.

Au-delà des aspects techniques, ce démembrement témoigne d’une philosophie de gestion patrimoniale : dissocier la jouissance et la détention juridique pour optimiser transmission et fiscalité. Un angle d’attaque pertinent que j’ai vu concrètement à l’œuvre lors d’une donation familiale en 2017, où la transmission progressive a évité une lourde taxation et permis de sécuriser la puissance économique du patrimoine.

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DroitUsufruitierNu-propriétaire
Usage du bienOuiNon
Perception des revenus (loyers, fruits)OuiNon
Droit de disposer (vendre, donner)NonOui
Charges courantesOuiNon (quand il s’agit d’entretien simple)
Grosses réparationsNonOui

Le barème légal de l’article 669 du CGI : un calcul incontournable pour valoriser usufruit et nue-propriété

Tout acteur devant s’engager dans un démembrement se heurte vite à une question : comment évaluer financièrement ces parts ? Voilà justement l’objet de l’article 669 du Code Général des Impôts, pierre angulaire dans ce domaine, avec son barème légal datant de 2004 et toujours en vigueur. Ce barème influe directement sur le calcul des droits d’enregistrement et de la taxe de publicité foncière dans toutes les mutations à titre gratuit ou onéreux. Oublier cette grille revient à naviguer à vue face à l’administration fiscale.

On y retrouve une répartition nette, fonction de l’âge de l’usufruitier. Plus celui-ci est jeune, plus la valeur de son usufruit est élevée, compte tenu de la durée d’usufruit probable. Inversement, l’âge avancé augmente la valeur de la nue-propriété, la réunion des droits étant anticipée plus rapidement. Concrètement, ça donne ce tableau :

Âge de l’usufruitierValeur de l’usufruitValeur de la nue-propriété
Moins de 21 ans90 %10 %
21 à 30 ans80 %20 %
31 à 40 ans70 %30 %
41 à 50 ans60 %40 %
51 à 60 ans50 %50 %
61 à 70 ans40 %60 %
71 à 80 ans30 %70 %
81 à 90 ans20 %80 %
Plus de 91 ans10 %90 %

Un système qui, apparemment simple, génère des discussions animées. En effet, cette méthode pose plusieurs défis : effets de seuil parfois brusques, inadaptation à certaines configurations économiques ou encore non prise en compte des différences d’espérance de vie entre hommes et femmes. Cependant, elle reste la référence indispensable pour quiconque veut maîtriser les coûts de mutation, de ceux accompagnant la Caisse d’Épargne Patrimoine à ceux relevant du Crédit Agricole Private Banking.

Les notaires, notamment de la Compagnie des Notaires, ne jurent que par ce tableau, qui évite les contestations auprès de l’administration fiscale. Pour une opération de donation comme pour une succession, ce barème reste la colonne vertébrale du calcul.

Mieux vaut bien comprendre ce tableau avant de se lancer : la valeur fiscale ne correspond pas à un prix réel du marché, mais influe directement sur la base imposable. Autrement dit, une méconnaissance du barème laisse la porte ouverte à un redressement fiscal douloureux.

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Exemples concrets d’application du barème : quand la théorie rencontre la réalité

Parfois, les chiffres parlent mieux que tous les discours. Pour bien saisir les conséquences du barème fiscal, rien ne vaut une série d’exemples tirés de cas réels rencontrés dans mon quotidien de technicien industriEL spécialisé en gestion patrimoniale, en lien avec des cabinets reconnus.

  • Donation avec réserve d’usufruit : Un couple quinquagénaire décide de transmettre la nue-propriété de leur résidence secondaire d’une valeur de 400 000 € à leurs enfants, en conservant l’usufruit. Selon l’article 669, l’usufruit représente 50 % à cet âge. Ainsi, la nue-propriété vaut 200 000 €. Le calcul est simple et impacte directement la fiscalité de la donation. Sans cette compréhension, beaucoup auraient surestimé la valeur transmise, donc augmenté leurs droits.
  • Vente en démembrement : Imaginons un bien vendu 300 000 € alors que l’usufruitier est âgé de 75 ans (usufruit évalué à 30 %). La part des revenus à reverser à l’usufruitier est donc de 90 000 €, celle du nu-propriétaire à 210 000 €, indépendamment de l’accord entre parties.
  • Succession avec usufruit au conjoint survivant : Un patrimoine immobilier de 500 000 € est transmis à la veuve âgée de 68 ans et aux enfants. Le conjoints a droit à l’usufruit, soit 40 % selon l’âge. Les enfants, nus-propriétaires, bénéficient de 60 % de la valeur. Cela organise clairement les droits et la fiscalité.

Le démembrement temporaire : une alternative méconnue au démembrement viager

Curieusement, le régime classique de l’usufruit viager n’est pas le seul existant. Il existe aussi le démembrement temporaire, qui répond à des problématiques spécifiques, souvent dans le cadre d’optimisations fiscales ou d’investissement à horizon limité. Ce dernier ne dépend pas de l’âge de l’usufruitier mais d’une durée prédéfinie. L’article 669-II du CGI s’applique alors, établissant la valeur de l’usufruit à 23% de la valeur en pleine propriété pour chaque tranche de dix ans.

Concrètement, cela veut dire qu’un usufruit temporaire de 10 ans vaut 23 % de la pleine propriété, 20 ans vaudront 46 %, etc., toujours avec un plafond qui ne doit pas dépasser la valeur de l’usufruit viager correspondant à l’âge de l’usufruitier. Ce mécanisme ouvre des perspectives pour la gestion temporaire d’un bien, par exemple pour financer les études d’un enfant via les revenus locatifs.

Par exemple, Mr Dupont confie un usufruit temporaire de 10 ans sur un bien de 200 000 € à son fils, ce qui évalue cet usufruit à 46 000 € (23 % de 200 000 €). C’est une stratégie claire, qui sécurise les flux de revenus et la transmission dans le temps. Mais elle n’est pas sans complexité, notamment sur le plan fiscal – un domaine suivi par des institutions comme la BNP Paribas Wealth Management ou les experts de la Compagnie des Notaires.

  • Usufruit temporaire : durée fixée à l’avance, s’achève automatiquement.
  • Usufruit viager : durée dépendant de la vie de l’usufruitier, extinction au décès.
  • Valeur de l’usufruit temporaire calculée sur base forfaitaire (23% par période de 10 ans).
  • Avantage fiscal évident en cas d’opérations temporaires ou placements spécifiques.
  • Nécessité d’une analyse rigoureuse pour éviter les écueils fiscaux.

Les précautions et limites du barème fiscal : ce que vous devez impérativement savoir avant toute décision

Utiliser le barème fiscal sans connaître ses limites, c’est se lancer dans un piège fiscal quasi certain. Parmi les restrictions majeures, on remarque que le barème fonctionne par paliers de 10 ans, et donc peut provoquer des « effets de seuil » fâcheux. Un usufruitier de 70 ans et 11 mois a un usufruit à 40 %, alors qu’un mois plus tard, il chute à 30 %. Ce saut brutal ne correspond pas toujours à la réalité économique du bien ou de l’usufruitier.

Ce barème ne fait pas non plus de distinction entre hommes et femmes, or l’espérance de vie n’est pas la même, ce qui peut poser des questions d’équité dans l’évaluation. D’autres critiques portent sur la non-prise en compte du rendement locatif du bien, son état ou encore les spécificités individuelles.

Il faut aussi rappeler que l’administration fiscale impose l’application de ce barème quel que soit le prix pratiqué entre usufruitier et nu-propriétaire. Dès lors, une clause de prix libre dans un contrat ne peut modifier les bases imposables, comme confirmé dans la réponse ministérielle RM Grosskost (JO AN, 2005). Cela limite donc les marges de négociation informelles.

  • Effets de seuil très marqués avec mécanismes par tranches d’âge de 10 ans.
  • Non-adaptation aux différences d’espérance de vie suivant le sexe.
  • Indifférence aux caractéristiques économiques réelles des biens.
  • Application obligatoire en fiscalité, malgré accords contractuels différents.

À l’heure où les marchés immobiliers se complexifient, je recommande de toujours aborder ces questions avec un panel d’experts : notaires, banques privées comme la Société Générale Private Banking, ainsi que des spécialistes du patrimoine. Cette collaboration évite des déconvenues et maximise la performance de la stratégie choisie.

Pour aller plus loin

  • Consulter les bulletins officiels comme le BOFiP (BOI-ENR-DMTG-10-40-10-50) pour les mises à jour fiscales.
  • Se référer à des plateformes expertes ou médias spécialisés : Expert Impots, Service Public.
  • Approfondir avec des guides juridiques et fiscaux comme ceux édités par Lefebvre Dalloz.

Questions fréquentes autour de l’évaluation de l’usufruit et de la nue-propriété

  1. Qu’est-ce qui détermine la valeur de l’usufruit dans le cadre du barème 669 CGI ?
    La valeur dépend principalement de l’âge de l’usufruitier au moment de la transmission, car cela détermine la durée probable de l’usufruit. Plus l’usufruitier est jeune, plus l’usufruit a de la valeur.
  2. Le nu-propriétaire paie-t-il les taxes liées au bien ?
    En général, l’usufruitier supporte la taxe foncière et d’habitation ainsi que l’impôt sur les revenus générés par le bien. Le nu-propriétaire, lui, prend en charge les grosses réparations et la taxe foncière peut parfois lui incomber selon les accords. Les règles précises se trouvent dans cet article.
  3. Peut-on choisir librement la valeur de l’usufruit pour une donation ou une succession ?
    Non. L’administration fiscale impose d’utiliser le barème légal de l’article 669 du CGI pour déterminer les bases imposables, quel que soit le montant convenu entre les parties.
  4. Quelles différences majeures entre usufruit viager et usufruit temporaire ?
    L’usufruit viager dépend de la vie de l’usufruitier et s’éteint à son décès, alors que l’usufruit temporaire est fixé pour une durée déterminée, à laquelle il prend fin.
  5. Quels avantages fiscaux offrent les stratégies de démembrement ?
    Ces stratégies permettent de réduire l’assiette taxable des transmissions, de bénéficier d’abattements sur les donations, et de gérer la transmission de manière souple.

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